En bref
Quand une SAS/SARL/SELARL/Holding accumule du cash, le réflexe “je laisse sur le compte courant” est rassurant… mais il coûte cher : érosion monétaire + opportunité perdue.
Objectif
Faire travailler la trésorerie sans mettre en danger la liquidité opérationnelle.
Approche
On choisit d’abord l’horizon, ensuite seulement le produit et le niveau de risque.
- Court terme (6–12 mois) : date + sécurité → CAT
- Moyen terme (1–5 ans) : flexibilité + diversification → capitalisation
- Trésorerie importante : logique “bilan” → usufruit de SCPI
Pourquoi le compte courant est un “mauvais” choix (même quand on est prudent)
Le compte courant est parfait pour payer les charges. Pas pour stocker une réserve sur 12–36 mois.
- Inflation : votre cash perd du pouvoir d’achat.
- Opportunité : vous renoncez à un rendement (même modéré) qui pourrait financer vos projets.
Idée simple : votre trésorerie n’est pas “un bloc”. Elle a plusieurs usages → donc plusieurs poches.
La méthode des 3 poches (très simple à appliquer)
Poche 1
Opérationnelle
Charges, TVA, salaires, imprévus à très court terme.
Poche 2
Sécurité (6–12 mois)
Réserve datée : prioriser la sécurité + la date.
Poche 3
Structurelle (1–5 ans)
Réserve long terme : on peut diversifier.
Une fois les poches posées, les solutions deviennent évidentes (et on évite les mauvais arbitrages).
1 règle : l’horizon avant le rendement
Avant de parler % : on fixe quand vous pouvez immobiliser (ou non) l’argent.
| Question | Ce que ça change | Outil souvent pertinent |
|---|---|---|
| Je dois pouvoir sortir en 7 jours ? | Liquidité prioritaire | Poche prudente / arbitrages |
| Je peux bloquer 6–12 mois ? | Date fixe possible | CAT |
| Je vise 2–5 ans sans calendrier strict ? | Diversification possible | Capitalisation |
| Je veux une logique “bilan”/IS ? | Optimisation + cadre | Usufruit SCPI (cas adaptés) |
Stratégie 1 : le Compte à Terme (CAT) — court terme, lisible
Le CAT est l’outil “date + sécurité” : vous bloquez une somme sur une durée, et la banque verse un intérêt connu à l’avance.
Quand c’est parfait
- TVA / IS / URSSAF à échéance
- Projet d’achat à 6–12 mois
- Priorité : sécurité + date
À surveiller
- Sortie anticipée : pénalités possibles
- Rendement parfois limité
- À éviter si liquidité incertaine
Stratégie 2 : le Contrat de capitalisation — la poche “structurelle”
Le contrat de capitalisation sert souvent à organiser une poche d’investissement plus diversifiée, tout en gardant une logique de rachats (sorties) si besoin.
- Pour qui ? Trésorerie stable d’une année à l’autre.
- Idée : une poche prudente + une poche équilibrée, ajustée à la saisonnalité.
- Point clé : supports = risque variable (donc allocation à cadrer).
Simulation indicative : on valide ensuite la solution la plus cohérente avec votre bilan.
Stratégie 3 : l’Usufruit de SCPI — une approche “bilan” (trésoreries importantes)
Ici, on n’achète pas la pleine propriété : on achète le droit de percevoir les loyers pendant une durée donnée (ex : 5 ou 10 ans).
- Pour qui ? Trésoreries importantes + horizon clair.
- + Atouts : logique de durée, revenus potentiels.
- – Limites : liquidité plus faible, risque immobilier, montage à cadrer proprement.
Ce n’est pas un “standard”. On l’étudie quand ça colle à vos objectifs (distribution, acquisition, projets).
Bonus : Produits structurés — diversification encadrée (avec risques)
Les produits structurés peuvent compléter une stratégie via une formule (coupon, barrière, observation…). C’est une poche “expert”, jamais la poche opérationnelle.
À retenir
Risque de marché + risque de liquidité + risque émetteur : on diversifie, on encadre, on dimensionne.
Checklist “placement trésorerie” (rapide)
À préparer
- Montant disponible + cash-flow mensuel
- Échéances à 3/6/12 mois (TVA, IS, URSSAF…)
- Objectif : sécurité / rendement / diversification
- Horizon réaliste (6–12 mois / 1–5 ans)
- Contraintes : associés, distribution, projets
Décisions à trancher
- Part “opérationnelle” vs “structurelle”
- Niveau de liquidité acceptable
- Budget de risque (poche dynamique)
- Cadre : supports, durée, limites
- Process : suivi / arbitrages
Points d’attention
- Liquidité : un rendement ne vaut rien si vous devez sortir au mauvais moment.
- Risque : capital garanti vs non garanti (et risque émetteur quand il existe).
- IS : les gains rentrent dans le résultat : on choisit aussi pour la lisibilité “bilan”.
- Frais : ils pèsent davantage quand l’horizon est court.
- Gouvernance : holding/associés : mieux vaut un cadre écrit que des décisions émotionnelles.
On optimise votre trésorerie pro, simplement
Étude claire : découpe des poches (opérationnelle / sécurité / structurelle), comparaison des solutions (CAT, capi, usufruit SCPI, structurés) et recommandation adaptée à votre horizon.
FAQ — Trésorerie d’entreprise
À partir de quel montant ça vaut le coup ?
Dès qu’une poche reste stable plusieurs mois. Le bon critère n’est pas seulement le montant : c’est l’horizon et le besoin de liquidité.
CAT ou capitalisation : comment choisir ?
CAT si vous avez une date et acceptez le blocage. Capitalisation si vous voulez une poche plus flexible et diversifiée.
L’usufruit de SCPI, c’est “sans risque” ?
Non : risque immobilier + liquidité plus faible. C’est une stratégie à étudier au cas par cas.
Un produit structuré est-il adapté à une holding ?
Parfois, en poche de diversification uniquement, après sécurisation de la trésorerie opérationnelle. On vérifie formule, liquidité et risque émetteur.
Puis-je garder une partie 100% liquide ?
Oui, et c’est recommandé : une poche tampon évite de casser une stratégie au mauvais moment.